Lasse (blabla du matin)

 Fatiguée j'avais abandonné une partie de mon travail, délégué une autre, allégée je pensais pouvoir récupérer aller mieux mais il n'en était rien, je continuais de trainer cette impression de vide, de lassitude. Les vacances ne s'annonçaient pas mieux que les jours de labeur, il était loin le temps de l'ignorance.

 Il s'agissait plus d'attendre que le temps passe, les reproches, la tristesse des proches forment un manteau parsemé des difficultés de ses enfants et du quotidien, des inquiétudes face aux lendemains... Tout pour être heureux mais c'est si fragile le bonheur, quand les petites joies ne suffisent plus à donner le courage de passer la journée et quand il n'y a plus rien pour occuper l'esprit que reste-t-il ? 

 J'avançais en automate accomplissant les gestes usuels, mécanique bien huilée, puis j'ouvrais ma boite mail, sondages, sondages... ça ne fait pas bouillir la marmite, mais au moins on a l'impression de payer une baguette de pain par semaine.

 Dehors le temps est à la crise lui aussi, 5° à sept heures du matin pour une fin de mois de mai et un ciel gris bas, peut-être la brume. J'ai froid c'est le matin c'est toujours ainsi les matins de brume ou de mauvais temps chagrin, puis mon humeur sera meilleure...

  Je réfléchis au passé, quand j'habitais en appartement en location, finalement même si la maison n'est pas économique au jour le jour, elle est quand même une meilleure manière de vivre au quotidien. Je suis désolée d'avoir mal évalué la capacité des gens du coin à développer le potentiel de leur village qui est devenu le mien par adoption et de leur région. 

  Voila ça va mieux, à part les crampes d'estomac. Je ne prends plus un seul médicament ni un seul complément alimentaire pour faciliter les analyses dans une semaine.