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2014-05-16T20:44:47+02:00

L'âge de déception

Publié par Lhyn Sedrin

Quand j'étais jeune femme, juste avant mon mariage, j'avais des principes, je faisais du droit et je voulais que la loi française soit respectée parce que j'avais le plus grand respect pour les institutions de notre pays, je savais que les êtres humains qui les représentaient n'étaient pas mieux que d'autres, ce qui fait le malfaiteur, c'est l'opportunité, les hommes honnêtes sont si rares que plus vous montez dans l'échelle sociale plus les opportunités sont nombreuses et les hommes (et femmes)honnêtes diminuent. Je voulais être mieux, je voulais monter les échelons sociaux, sortir de ma condition, construire un monde meilleur tout en restant droite et juste, en respectant les lois les ordres établis, j'avais ce challenge personnel de ne jamais me laisser corrompre, de ne pas faire d'entorses à mes principes.

 J'étais jeune et je n'avais pas encore eut à subir la méchanceté, la bêtise et autres malversations à la vérité.

 La seconde écorchure vint le jour des résultats de fin de première année de fac, j'étais une des rare fille d'ouvrier à assister aux cours, une des rare à être restée jusqu'à la fin de l'année et avoir passé les examens. Au début de l'année le professeur de Droit Civil commençait tous ses cours en disant : " Vous êtes ... aujourd'hui dans cet amphi, demain quand je vous regarderais il en manquera et à la fin de l'année il n'y en aura que la moitié qui passeront leurs examens." Il nous informait de la dureté de la sélection. Il ne nous avait pas préparé à un autre travers des études universitaires. Si vous faites partie de la génération d'une fille ou d'un fils de professeur de fac ou du Doyen ne vous attendez pas à de l'équité, là où j'ai échoué à un point prés (parce que je n'avais pas le niveau), la fille du Doyen d'alors a eut son année bien qu'il lui manqua 16 points.
 Je peux comprendre humainement cela.
 ça pose question tout de même de savoir si tous les diplômes délivrés sont représentatifs d'un savoir ou le résultat des influences parentales.
  La troisième écorchure je l'ai reçue quand, après le départ de ma belle mère, j'ai appris des commerçants qu'elle leur avait demandé de témoigner des mauvais traitement que j'infligeais à mon fils de deux ans, fort heureusement les commerçants l'ont tous accueillis avec la remarque qu'ils n'avaient jamais vu un enfant aussi bien élevé et une mère aussi à l'écoute de son petit.

 Grand bien m'a fait. Pour les mères de famille qui comme moi pense que l'intelligence et la discussion l'écoute et la patience permettent à un enfant de grandir en s'épanouissant, préparez vous à des surprises. Mon fils, l'aîné, était un garçon intelligent et en avance, l'éducation que je lui ai donnée s'est basée sur l'écoute et l'explication des erreurs, la réflexion sur le pourquoi des bêtises qui étaient faites. Il y avait des règles et le pourquoi elles étaient posées, avec le recule je me dis que j'ai fait alors des choix et des efforts pour un résultat minable, assez à l'image de mes études. Qu'est-ce qui cloche ? Ne pas poursuivre le boulot pour être rentrée quand il sortait de l'école, en changer pour un moins bon et plus fatiguant pour la même raison, passer des heures à promener dans les parcs et à répondre à toutes ses questions, à mettre en pause ce que je faisais pour lui. Aujourd'hui quand je lui demande quelque chose il me répond de manière impertinente, méprisante. Qu'est-ce qui peut bien leur faire croire que je suis faible et méprisable? Parce que tant que je peux j'évite le conflit ? Parce que j'aime la paix, la discussion la réflexion, que je compte sur eux pour être réfléchis ? Parce que je préfère aimer qu'haïr et se balader avec une sourde colère qu'on rumine ?
 De loin et froidement mon fils n'est qu'un échec de plus dans ma vie. Il parait qu'il changera, qu'il se rendra compte un jour, en attendant il me dégrade moralement, et j'en ai assez de ce genre d'attitude, je me fais suffisamment écrasée comme ça. Moi aussi je vis avec ma colère, moi aussi des fois j'ai des envies de meurtre, mais je ne dis rien et je ravale ma colère. Oui je suis faible face à ceux que j'aime, parce que ma colère me dévore et que je la garde autant que possible.

 Mon fils va devoir plier.

 

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