La Garde, Var, Secteur 8, 2eme rue.

 Acani repéra le drone avant Tess, elle lui jeta un caillou dans un large mouvement du bras, Tess se plaque au sol, les vêtements thermiques fonctionnent bien contre les drones en général, sauf sur le visage, les visières ne sont pas au point, le drone passa et Sean donna le signal d'avancer, ils en étaient à la seconde ronde, la nourriture des lotis était à quelques mètres d'eux.
 Sonia fit claquer ses doigts elle était nerveuse, elle ne voulait pas sortir aujourd'hui, la brume la cacha et Acani s'accroupit. Attendre elle savait. Elle ne progresserait pas dans la brume sans repère. Ils avaient déjà perdu un membre de leur équipe comme ça.
 Acani cru entendre un mouvement à sa droite. Des chiens, elle l'aurait juré, elle ne pouvait prévenir personne sous peine d'être repérée, elle avança en tatonnant. Il doit y avoir une poubelle ici, ici, se répéta-t-elle tant que quand elle toucha le mur, elle fut persuadée d'en avoir touchée une.
 Des halètements, elle se faufile dans le container de compost, tant qu'elle reste sur le bord elle ne sera pas engloutie, elle se fige. Le chien est là. Le chien est accompagné par une ombre. La brume bouge, découvre un coin de ce qu'ils appellent le ciel, blanc, une autre couche de brume plus dense, l'homme de garde ne l'a pas vue, le chien, trompé par l'odeur de la macération non plus, elle tend une main, un reste de carotte, un navet, elle n'entend plus le chien attend encore. Elle se faufile dehors, les autres ne doivent pas être loin.
Une chouette hulule, c'est Tess elle se dirige vers l'endroit où le cri de l'animal disparu a retentis, elle met quelques minutes à sortir du compost. Des cris, c'était un piège, une fois de plus sa prudence l'a sauvée, elle se dirige vers leur repère, l'ancien centre commercial, elle grimpe la butte, l' asphalte sous ses doigts, le gant transmet à sa visière la localisation, tout est foutu sur cette terre mais les système de localisation fonctionnent toujours, elle réprime un rire, part sur la droite, à sa gauche il y a un pont, l'entrepôt désaffecté qui fut une grande zone de commerce de sport leur sert de point de repli avant de descendre vers la dépression qui autrefois était la mer, à quelques kilomètres de là en suivant le lit des rivières. 
 ELle entre le code dans le verrou électronique, la porte s'ouvre, enfin il n'y a plus de brume, elle est presque chez elle, presque chez eux, les Sédef, ceux qui ne sont pas lotis.

(à suivre)