"Le danger c'est la vie"

 C'est ainsi que se saluent les mercenaires entre eux. Ils ne savent pas trop d'où cette habitude s'est prise. Les mercenaires s'ils ont des points de raliement se connaissent rarement, ils s'identifient par leur salut ou par leurs armes, leurs sorts ou d'autres signatures de métier. En effet la guilde des mercenaires si elle peut paraitre une guilde de combattants est un regroupement d'aventuriers chacun est libre d'y exercer son métier selon les contrats de son choix, le regroupement permet aux aventuriers d'avoir un groupe compétent pour certains contrats plus difficiles. Fondée par Ariane la félis monte en l'air, la guilde échue à Sedrin par un concours de circonstances un peu obscures. Si les mercenaires savent que la guilde est "dirigée" (c'est un grand mot quand on connait le rôle de son Maitre de Guilde) par l'elfe, ils ne la connaissent pas tous, mais tous ont entendu parler de son épée de pierre bleue unique dans tout le royaume et de sa lance Ecotindae qui foudroie.

 Ainsi personne ne fut surpris quand l'elfe entra dans la taverne de l'Espadon, haut lieu des mercenaires, bien qu'elle soit habillée en gente dame, car elle marchait en tenant Ecotindae. Un jeune apprenti la tête pleine de rêves fous se permis une courbette qui lui valu d'être cloué sur place par les yeux vert olive. Sedrin était de mauvaise humeur, elle devait se rendre à la cours pour une doléance en faveur de la guilde et la reine, de retour d'un voyage d'agréement dans les cours féériques s'était mise en tête de ne voir que des créatures féminines affublées de longues robes au tissage fin. Le regard sombre la guerrière sous les sourires faussement compatissants de ses confrères et soeurs demanda une bouteille entière d'essence d'élébore et se mit en devoir de la vider. Elle devait encore traverser tout elwen pour se rendre soit en Avalon soit à Callanish, et au vu de son humeur Callanish était un meilleur choix que les brumes Avaloniennes. La bouteille finie, dans un état second elle en demanda une autre et sortit sous le regard admiratif du petit apprenti qui la voyait marcher droit. Les réflexes émoussés, la tête ailleurs elle se souvint qu'elle pouvait encore rejoindre les appartements de la guilde avant de repousser cette idée saugrenue qui la ferait passer bien trop prêt de la guilde des guerriers. Elle enfonça la tête entre les épaules, l'air renfrogné avança droit vers la porte au pas de charge sous la robe mise à mal. La porte principale passée sous les ricanements heureusement discrets des gardes elle s'enfonça dans les bois prenant la direction de la tour, dédaignant le chemin. Au bout d'une heure elle ne pouvait plus avancer et la robe était en lambeaux le sourire mauvais elle termina de la déchirer pour poursuivre nue vers le manoir, elle savait qu'elle avait peu de chance de croiser quelqu'un qui s'en offusquerait.