Au nom de Cronos

-Au bois d'mon coeur y a des petites fleurs y a des petites fleurs.... Elles sont mortes et sèches. Descend la lune et meurt reflet de soleil car rien ici ne peut retenir mon souffle, un soir en revenant d'une fête il s'est perdu. Un soir .... C'était il y a quelques lunes déjà, je sortais mon chien, il couina sous un pont et j'eus la sottise d'y aller voir, je n'en revins pas, c'est là que je suis morte une première fois, mais mes amis ne s'en rendirent compte que plus tard, beaucoup plus tard.
Nous avions pour habitude de nous farder, blanchissant à l'excès nos peaux pâles et noircissant nos lèvres et nos yeux, nous ne portions que cette couleur de paix, le noir, à peine rehaussé de rouge bordeau ou de dentelles anciennes. Cette nuit là je les retrouvais et les trouvais bien plus appétissants qu'à l'acoutumé. C'est à ce moment là aussi que je pris conscience de leur faiblesse romantique, quelle idiotie, comme si les coeurs humains pouvaient être capables de grands sentiments, ils étaient tous en attente de ce moment où ils rencontreraient l'âme soeur. C'était pathétique et très rassurant de se sentir si puissant, si capable de ne plus être la proie d'aucun sentiment. Mais alors que les portes de notre lieu de rassemblement s'ouvrait et que nous entrions dans nos rôles respectifs je connue les affres d'une faim spirituelle autant que physique intense et impérieuse, les portes se refermèrent sur nous et j'assouvis ce soir là mon nouveau penchant, sans retenue.